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En poste depuis le 18 avril dernier (mais dans la boutique depuis 1991), Claudio Domenicali a pris les choses en mains et annonce dans les grandes lignes sa vision pour Ducati...

Il ré-affirme sa confiance dans les identifiants-clé que sont le bicylindre en L, le système desmo, le treillis tubulaire et le châssis monocoque. Ces atouts étant clairs, l'évolution visée est basée sur le perfectionnement permanent des produits, une quête acharnée sur la réduction de poids, et la recherche du plaisir au guidon.

Il souligne les synergies mises en place avec Audi, notamment par l'expertise et l'optimisation en conception de pièces, sélection de matériaux, approvisionnement de composants, ou même approche commerciale. Et s'appuie sur une équipe passionnée, au sein de laquelle Andrea Forni vient d'émerger en tant que nouveau Directeur Technique.

Il n'occulte pas les soucis rencontrés en compétition notamment face à l'inadéquation des machines avec les règlements des catégories concernées, mais reste confiant dans les démarches entreprises avec le soutien (technique, économique et passionné) d'Audi pour y faire face, et (pour le Superbike) dans la tendance au recentrage vers les modèles proches de la série.

Il recentre également la trajectoire sur la production de motos sportives "premium". Pour illustrer cette vision, il évoque la Porsche 918 Spyder, qui représente une icone de l'identité que Ducati cherche à bâtir : un véhicule accessible à tous en termes de pilotage, et à l'identité soignée, mais dont les performances permettent d'établir des records sportifs. Il fait également un parallèle intéressant avec le Cayenne Turbo, qui n'est certes pas un modèle apprécié par les porschistes fanatiques, mais qui s'appuyant sur les meilleurs atouts de la marque, permet à l'entreprise de se diversifier vers de nouveaux marchés.

Cette optique de "sport premium" se traduit par deux tendances : un créneau ultra-sportif appuyé sur la débauche de technologie, et un autre toujours typé sportif, mais plus accessible et ne cherchant en aucun cas à rivaliser avec les modèles d'entrée de gamme asiatiques produits en masse. Il n'exclut pas l'ouverture d'une brèche vers la moto électrique à long terme dans le cadre de la collaboration avec Audi, mais se concentre sur le savoir-faire actuel.

Il rappelle que la baisse d'attractivité de modèles sportifs sur les marchés "traditionnels", est compensée par l'accès aux marchés "émergents" (Chine, Brésil, Thaïlande, Argentine ou Inde), démarche par exemple renforcée en synergie avec Lamborghini (également au sein du groupe Volkswagen). Pour autant rassurons-nous, si une partie de l'assemblage peut être assurée en Thaïlande ou au Brésil pour satisfaire les marchés locaux (en raison de contraintes d'importation), la production reste ouvertement attachée à Borgo Panigale...

Histoire d'illustrer ses propos, Claudio Domenicali annonce que pour 2014, non seulement la 899 Panigale vient de faire son apparition, mais dès le salon de Milan, deux nouveaux modèles sportifs vont arriver en complément (il compte très certainement le 1200 Mostro 3ème génération là dedans), ainsi que le fameux twin Scrambler...

Claudio Domenicali a bonne presse dans le milieu, par ces annonces il confirme qu'il sait où il va et que Volkswagen/Audi ont été bien inspirés de le propulser là où il est. On peut évidemment déplorer que la disparition des monocylindres qui ont fortement marqué l'identité du constructeur bolonais, ou plus récemment de la "populaire" gamme SuperSport, ne soient pas annoncées sur le retour ; que la course à la technologie et aux créneaux "rentables" prennent ouvertement le dessus, au détriment de l'accessibilité économique des modèles. C'est oublier que si l'eau a coulé sous les ponts, Ducati a de tous temps privilégié la production de machines qui faisaient rêver les amateurs passionnés de pures motos sportives. En gros si Ducati ne nous est plus accessible, tant qu'elle nous fait rêver, comme depuis toujours, économisons ou attendons les occases... Claudio Domenicali a en tous cas une vision claire de la marque, et c'est peut-être une garantie que la priorité est à pérenniser l'activité de la marque.

Attendons maintenant l'Eicma de Milan pour mesurer concrètement les orientations de la marque avec les modèles annoncés...

Forza Claudio.

 

(Sources : Motociclismo.it, Automoto.it, Moto.itBusinessweek.com, Bloomberg.com - Photos : Bloomberg, Porsche)

Commentaires

Enfin une gamme Premium accessible aux plus grand nombre et qui est comparé a la 918 SPYPER a 800 000€ le ticket !!

C'est somme tout très relatif comme approche !!!

Portrait de Olivier

Oui c'est clair, l'image tape haut... on se demande s'il faut comparer aux 1640 kg de haute techno, aux 4,6 litres de cylindrée, 900 chevaux, 800 Nm de couple, série limitée (918 ex), au tarif glouton, ou simplement le concentré de beau matériel et l'agrément de conduite. Quelque part on pourrait espérer que la gamme soit étendue à l'équivalent de la néoFiat 500 Abarth. On peut déformer les propos dans le sens où on a envie de les emmener, l'essentiel est bien il me semble dans l'esprit ultra-sport adapté à un usage quotidien (en termes de pilotage, hein pour le porte-monnaie il redescendrait vite sur terre après avoir fait le tour des clients concernés...).

      wink